Paul, de la lettre à l’Esprit (1)

P

« … la lettre tue, mais l’Esprit fait vivre. »

2 Corinthiens 3 v 6

Dans de mon article précédent, j’évoquais avec vous l’essence du message biblique à savoir la primauté et l’indissociabilité de l’amour de Dieu, de soi et des autres. A travers l’exemple du sabbat, j’avais relevé deux types d’attitude : celle des Pharisiens qui considérait le sabbat comme sacré et inviolable au point de reléguer au second plan des besoins humains fondamentaux et celle de Jésus qui estimait que le sabbat a été fait pour l’homme et non l’inverse. Tout au long des évangiles, on observe cette dualité entre l’application stricte de la Loi et l’amour en action révélé par le Christ. Cette opposition va progressivement s’intensifier et se cristalliser tout d’abord autour de la personne de Jésus et plus tard, vis-à-vis de l’Eglise primitive.

J’aimerais illustrer cette dualité à travers la vie de Paul. Pourquoi Paul ? Parce qu’avant sa rencontre avec le Christ sur le chemin de Damas, il a vécu en Pharisien, selon le parti le plus rigide du Judaïsme (Actes 26v5). Son observance méticuleuse de la Loi l’a conduit graduellement à haïr les premiers chrétiens, et à les persécuter. C’est pourquoi je vous propose d’examiner les conséquences profondes qu’a eues sa rencontre avec le Christ et la manière dont il est passé d’une vie spirituelle attachée à la Loi à une vie touchée par la grâce de l’amour de Christ.

Nous trouvons la première évocation de Paul ou plutôt Saul, de son prénom hébraïque, dans le livre des Actes (Actes 7v58). C’est alors un jeune homme qui assiste à la lapidation d’Etienne et qui garde les vêtements des témoins. Cette première allusion ne nous apprend pas grand-chose à son propos. Un peu plus tard, on voit qu’il approuve le meurtre d’Etienne (Actes 8v1). Progressivement, on assiste à un vrai déferlement de haine vis-à-vis de l’Eglise primitive. En effet, il est dit qu’il « ravageait l’Eglise » en mettant hommes et femmes en prison (Actes 8v3). Sa rage atteint son point culminant lorsqu’il se rend chez le souverain sacrificateur pour obtenir des autorisations afin d’enfermer à Jérusalem les disciples de Jésus de Damas (Actes 9v1-2). Ces premières évocations du parcours de Saul illustrent parallèlement l’évolution graduelle de l’attitude des autorités religieuses de Jérusalem vis-à-vis de l’Eglise primitive.

Cette attitude haineuse est proportionnelle à la progression du mouvement des premières communautés chrétiennes. On pensait alors que le message du Christ allait disparaitre avec sa mort et que Jésus ferait partie de ces personnes charismatiques qui avaient auparavant entrainé des centaines d’hommes à leur suite et dont le message s’est arrêté à leur mort. Or, le message de Christ a non seulement survécu à sa mort mais il n’a jamais été aussi puissant qu’après sa mort. On peut dès lors comprendre l’opposition systématique des autorités religieuses de l’époque au vu de la progression indéniable du nombre de disciples de Jésus. C’était une véritable menace à l’ordre religieux notamment représenté par Saul.

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