De l’insidiosité de l’anxiété et du stress (burnout episode 3)

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« Le véritable ennemi n’est pas le stress en lui-même mais l’absence de temps de décompensation et de repos »

Jim Loehr et Tony Schwartz

L’anxiété et le stress ont toujours fait un peu partie de ma vie mais rétrospectivement, je peux dire qu’ils se sont, tous deux, véritablement installés il y a maintenant plus de deux ans. Cette période a coïncidé avec une reprise d’études et une augmentation de mon volume horaire en tant que bénévole dans mon église. Les moments de repos ou de délassement n’étaient plus une priorité puisque je voulais évoluer professionnellement et consacrer plus de temps au service des autres. Petit à petit, je n’octroyais plus de repos à mon corps, mon esprit et mon âme. Les tremblements occasionnels dus au stress sont devenus de plus en plus fréquents. J’étais en proie à des problèmes de concentration et j’étais sujette à des pertes de mémoire. Sans parler de mon sommeil qui était entrecoupé de réveils nocturnes.

Au début, je n’ai pas tenu compte de ces premiers signaux envoyés par mon corps. J’ai donc poursuivi cette course effrénée hebdomadaire en tentant de concilier travail à plein temps, études en cours du soir, vie de famille et bénévolat à l’église. Les périodes d’examen étaient particulièrement anxiogènes ; je ne dormais plus et je ne voyais plus personne. J’ai également commencé à développer des troubles du comportement alimentaire. La fatigue et le stress me poussaient à manger plus que de raison et à me tourner vers des aliments ultra-transformés. Fin 2018, j’ai commencé à avoir des crises de vertiges précédés de sifflements dans l’oreille et de maux de tête. Ces crises de vertiges récurrentes m’épuisaient. A la suite d’un bilan de vertiges fait auprès d’une ORL, on m’a diagnostiqué la maladie de Ménière. Mon corps m’envoyait à nouveau un signal. Je n’en ai pas tenu compte…

Il fallait que j’aille au bout de mes engagements. La satisfaction du travail bien fait et la nécessité de faire passer les autres avant moi auront eu raison de moi quelques mois plus tard. Mon ORL m’a d’ailleurs vivement conseillé de mieux gérer mon stress et de me reposer. Je me suis efforcée de me reposer mais même au repos, mon corps était secoué de tremblements. Mes réveils nocturnes se sont transformés en réveils angoissés suivis d’attaques de panique avec une sensation d’oppression au niveau de la poitrine. Sans le savoir, j’avais atteint un point de non-retour et pourtant, je n’arrivais pas à me désengager de mon bénévolat et à arrêter mes études.

Avril 2019, j’ai fondu plusieurs fois en larmes au travail. J’ai pris 10 kilos sans m’en rendre compte. J’étais fatiguée de lutter contre les vertiges, le stress, le manque de sommeil, les problèmes de concentration… Certains collègues m’ont alertée et ma directrice m’a demandé de voir mon médecin et de prendre le temps qu’il faudra pour me reposer.  Mai 2019, je suis stoppée dans cette course folle de la vie par ma généraliste. L’annonce de mon burnout a été d’une telle violence qu’il m’a fallu quelques semaines pour l’accepter. Durant les premières semaines qui ont suivi cette annonce, j’ai pu réaliser l’ampleur des dégâts occasionnés par l’anxiété et le stress. Tous deux ont épuisé mon corps et l’ont donc rendu vulnérable. Outre la maladie de Ménière, j’ai commencé à développer de l’eczéma.  Dès ce moment, le repos dont j’avais besoin n’était plus une option mais une nécessité. Durant les premières semaines, je n’ai fait que dormir, manger, me laver et me promener dans la nature.

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