De l’épuisement intellectuel et du renouvellement des fonctions cognitives (burnout épisode 8)

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« C’est dans la rosée des petites choses que le cœur trouve son matin et se rafraîchit »

Khalil Gibran

Lors du diagnostic de mon burnout, mon médecin m’apprend que l’épuisement intellectuel regroupe un ensemble de symptômes propres à l’épuisement professionnel. J’avais remarqué depuis quelques mois que j’éprouvais de grandes difficultés à me concentrer, à réfléchir ou à tout simplement mémoriser. Quand je donnais cours, il m’arrivait fréquemment d’écrire avec des erreurs d’orthographe au tableau et mon écriture était moins sûre d’elle car mes mains se mettaient à trembler sans que je puisse les contrôler. Lors de réunion d’équipe, je n’étais plus capable de prendre notes ou de tout simplement écouter. J’avais constamment des maux de tête et cette impression de ne plus être aux commandes. Prenant conscience de cela, je redoublais d’efforts pour pallier ses difficultés, ce qui augmentait ma fatigue. De plus, je n’étais plus capable de lire un livre. Je ne lisais plus depuis quelques mois. Mon cerveau avait littéralement « disjoncté » et ne pouvait plus fonctionner comme à son habitude mais je poursuivais mes efforts jusqu’à l’annonce de mon burnout. Et, c’est là que j’ai pris toute la mesure des dégâts occasionnés sur mes fonctions cognitives. Je vivais dans un état permanent de « lessivage » ; un état où le stress a complétement saturé toutes mes facultés intellectuelles. L’excès de cortisol et d’adrénaline a eu raison de mon système nerveux.

Mon médecin ne savait pas si j’allais récupérer mes pleines capacités cognitives. Et, ma crainte était de ne plus pouvoir lire un livre et de devoir toujours fournir des efforts surdimensionnés pour accomplir des tâches intellectuelles que j’exécutais avec beaucoup de facilités dans le passé.  

Dans un premier temps et ce, pour quelques semaines, le corps avait besoin de repos, de réduire radicalement la surdose d’informations et de revenir à une alimentation saine. Les premiers effets ont commencé à apparaitre au bout de quelques semaines. Au moment où j’écris ces lignes, je n’ai pas encore recouvré pleinement mes capacités cognitives mais je n’en suis pas loin.

Dormir est une priorité et c’est par cet acte tout simple que le corps se renouvelle. Il ne s’agit pas seulement de dormir mais d’avoir un sommeil de qualité et en grande quantité. Au début, je dormais entre 12 et 14 heures par nuit. La quantité y était mais il a fallu attendre plusieurs semaines avant d’avoir un sommeil de qualité, réellement réparateur sans réveils nocturnes, ni crises d’angoisses.

Parallèlement à cela, j’ai dû réduire la surdose d’informations. Cela signifiait avoir moins d’interactions sociales, moins de coups de fil et privilégier les échanges par sms, regarder très peu la télé (ce que je faisais déjà dans le passé), ne pas surfer sur Internet (sauf pour chercher des informations sur le burnout).

Un des lieux les plus reposants qui soit est la nature. Une promenade au parc ou dans les bois ne sollicite que très peu d’attention et régénère notre corps car il se remet en mouvement tout en douceur. Rien n’est forcé. Aucune attention n’est exigée. L’air pur, la caresse du soleil sur le visage, le bruissement des feuilles sont autant de bienfaits que la nature nous offre et que nous aurions tort d’ignorer. Ceci explique pourquoi tous les lieux de recueillement, de méditation et de prières sont généralement situés dans un cadre naturel.  

Le repos, le sommeil, le calme, les promenades dans la nature ont eu un effet inattendu : une reconnexion à mes émotions positives. J’ai recommencé à éprouver de la joie, de la gratitude, de la sérénité et surtout, de l’espoir. L’espoir d’une guérison complète car même si j’étais toujours dans les méandres de cette maladie, ma perception avait changé et j’entrevoyais les moyens d’en sortir.

Changer mes habitudes alimentaires a également été déterminant. J’ai arrêté le café pendant quelques mois. Je me suis dirigée vers une alimentation non transformée, variée, équilibrée et riche en apports nutritionnels. J’ai également adopté le jeûne intermittent assez naturellement puisqu’en dormant entre 12 et 14 heures par jour, je ne mangeais plus que sur une fenêtre de 10 heures. J’avais également réalisé à quel point j’étais fatiguée après un repas et j’ai donc espacé l’intervalle entre mes repas. Je ne prenais donc plus que 2 repas par jour.

Alors, progressivement, j’ai commencé à observer et noter les effets bénéfiques de ces différentes habitudes sur mon esprit et mon corps. J’ai recommencé à lire ; des BD dans un premier temps et ensuite, des livres qui me procuraient du plaisir. J’arrivais, à nouveau, à être à l’écoute. Ma mémoire s’est petit à petit améliorée. J’allais faire mes courses sans mon post-it (2 ou 3 produits). Je vivais un jour à la fois et je savourais chaque petite victoire. 

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