Du syndrome de l’imposteur (burnout épisode 5)

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« Tous nous serions transformés si nous avions le courage d’être ce que nous sommes »

Marguerite Yourcenar

Avez-vous déjà eu l’impression de ne pas être à votre place et d’occuper une fonction professionnelle pour laquelle vous ne vous sentez pas qualifié ? Vous sentez-vous illégitime sur votre lieu de travail ? Vivez-vous dans la crainte constante d’être démasqué ? Dévalorisez-vous votre parcours scolaire et vos diplômes ?  Avez-vous tendance à ne pas écouter les compliments de vos collègues ou à imputer vos réalisations professionnelles à des circonstances extérieures favorables ? Doutez-vous régulièrement de vous ?

Si votre réponse est oui, alors vous souffrez probablement comme moi de ce syndrome. Il distille un mal être dans notre existence et atteint profondément, durablement notre estime de soi. Ce sentiment d’illégitimité nous empêche de porter un regard bienveillant sur soi.

Il a contribué, en partie, à l’apparition de mon burnout puisqu’il m’a, non seulement, poussée à entreprendre un master à l’université mais il m’a aussi poussée à me surinvestir au travail pour compenser, ce que je croyais être, un manque de légitimité. Ce retour aux études était, je le pensais, motivé avant tout par la curiosité intellectuelle et l’envie d’aller plus loin dans le cadre de mon travail. Mais rétrospectivement, je me rends compte que cette démarche ne visait qu’à atténuer ce sentiment d’illégitimité.

Force est de constater que je me retrouvais à nouveau dans ce cercle vicieux : illégitimité – reprise d’études – légitimité retrouvée pour un temps – changement de travail ou promotion – retour du sentiment d’illégitimité. Mon burnout a mis en lumière ce mécanisme incessant. Il me fallait donc affronter le regard déformant et mensonger que je posais sur moi. Adopter un regard bienveillant serait ma planche de salut. Pour cela, je devais arrêter de penser que les autres se trompaient ou exagéraient lorsqu’ils pointaient mes compétences ou mes réalisations. En opérant ce changement de pensée, j’allais pouvoir reconnaître et valoriser mon parcours, mes connaissances, mes compétences ainsi que mes réalisations professionnelles. Ce cheminement ne s’est pas effectué sans accompagnement. En effet, j’ai suivi un bilan de compétences professionnelles. Avec l’aide d’une psychologue, j’ai appris à mieux me connaître, à objectiver mes compétences et mes réalisations professionnelles. Ce bilan a également contribué à déterrer une envie que j’avais enfouie au fond de moi : l’écriture.

L’écriture était pour moi si inaccessible et entourée de tellement de peurs. Je me suis souvent demandé si un jour j’oserais affronter ces peurs et les surmonter pour enfin me réaliser et faire ce pour quoi je suis faite. Aujourd’hui, je m’autorise à écrire pour mon plaisir et pour la joie de partager avec d’autres personnes ce que je pense, ce que je crois, ce que je vis. Tout être humain porte en lui le besoin de se réaliser dans ses aspirations profondes. 

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