De l’importance de poser des limites (burnout épisode 7)

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« Connais-toi toi-même »

Devise gravée à l’entrée du temple de Delphes

C’est en se connaissant, en cherchant en soi, que l’on peut faire preuve de sagesse au quotidien. Instaurer un dialogue interne contribue à une bonne santé et, se couper de soi peut donc nous conduire graduellement et inévitablement vers une mauvaise santé. Mieux se connaître permet de savoir ce que l’on peut faire et ce qu’on ne peut pas ou ce qu’on ne veut pas faire. C’est donc en connaissant d’abord ses limites qu’on peut, ensuite en poser aux autres.

Cela parait facile à dire mais qu’en est-il en pratique ? Pour ma part, n’avoir aucune limite et tout accepter a suscité un sentiment de toute puissance qui m’a conduite à un rythme de vie effréné. Ce sentiment d’être indispensable a reposé sur une fausse croyance, celle de croire que plus je réponds aux sollicitations extérieures, plus j’ai de la valeur. Une fois le train à grande vitesse lancé, plus moyen de l’arrêter. On n’a plus de limites et on n’en met plus aux autres sauf que notre corps lui a ses limites et il nous envoie des signaux mais on n’y prend pas garde. Notre entourage nous conseille d’arrêter et on sait au fond de soi que c’est ce qu’il faut faire mais on n’en est tout simplement pas capable. On se sent alors incompris dans notre incapacité à s’arrêter. C’est pourquoi notre corps nous stoppe net ou notre médecin nous oblige à prendre du repos pour une période « indéterminée » et même si c’est violent au premier abord, c’est par la suite salutaire. Par la force des choses, on se rend donc indisponible pour cause de burnout. On refuse toutes les invitations dans un premier temps ou du moins, on les accepte mais sous certaines conditions, comme par exemple, la possibilité notamment de pouvoir quitter un repas si on est trop fatigué. Progressivement, on apprend à s’écouter, à prendre soin de soi et à poser des limites car ce n’est pas naturel pour nous. Un des moments- test est la reprise d’une activité professionnelle qui nous entraine, à nouveau, à gérer les sollicitations extérieures. Maux de tête, vertiges, fatigue sont autant d’indicateurs qui nous rappellent qu’on est, à nouveau, en train de dépasser nos limites. Poser des limites est un apprentissage qui se poursuit, même lorsqu’on retrouve son énergie. On teste et on veille à ne pas être dans le « trop », ni dans le « trop peu ».

Il existe des personnes qui savent dire « non » et imposer leur décision avec beaucoup de naturel et d’assertivité. Elles savent se faire entendre et leur interlocuteur comprend leur décision. Être capable de poser des limites, c’est être fort. Ce n’est pas de l’égoïsme. C’est tout simplement un état de fait avec lequel il va falloir composer. C’est la vie. Une personne qui sait poser des limites se connait très bien. Elle sait ce qu’elle peut ou ne peut pas faire ; elle sait ce qu’elle veut ou ne veut pas faire. Elle est alignée avec qui elle est, en total cohérence avec elle-même. Alors, pourquoi certaines personnes ont du mal à poser des limites ? Pourquoi manquent-elles d’assurance et suscitent-elle l’insistance ? Je me suis déjà retrouvée plusieurs fois dans cette situation. J’adoptais, à chaque fois, un esprit bien disposé, prêt à poser ses limites. Mais voyant l’insistance de mon interlocuteur, je percevais mes failles sans pour autant les identifier clairement ; ce qui me frustrait la plupart du temps. « Dire non », « poser des limites » est un apprentissage qui nécessite écoute de soi et alignement avec soi.

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