De la solitude intérieure (burnout épisode 4)

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« La pire des solitudes n’est pas d’être seul, c’est d’être un compagnon épouvantable pour soi-même »

Jacques Salomé

De manière générale, je ne suis pas une personne qui vit mal la solitude. J’ai même plutôt tendance à l’apprécier. Probablement parce que je suis une introvertie mais quand on est mère de famille, la solitude est une denrée rare et on doit planifier ces moments de solitude. Les miens se situaient généralement tôt le matin. Je me levais à 5h30 pour disposer de ce temps. Un temps de méditation et de prière qui me préparait à passer ma journée de manière sereine. Cela me rechargeait. J’étais dans mon monde intérieur et je pouvais voguer au grè de mes pensées. Le flot de ces pensées s’apparentait à des voyages intérieurs colorés et passionnants. Je pouvais approfondir un questionnement existentiel qui avait surgi à la suite d’une situation vécue ou d’un échange avec d’autres personnes. Ensuite, la prière me permettait de remettre mes besoins, mes soucis ainsi que ceux de mes proches à plus Grand que moi car je suis persuadée que Dieu est bienveillant et qu’Il est à notre écoute. Ce voyage intérieur du matin a toujours été une nécessité pour moi. 

Malheureusement, ces temps n’allaient plus être une priorité dans ma vie. Ils se sont progressivement espacés et ont fini par disparaitre complètement pour laisser la place à une vie frénétique qui m’échappait complètement. En effet, ces deux dernières années, je me levais juste pour me préparer, prendre mon petit déjeuner et courir pour ne pas rater mon train. Je me suis complètement déconnectée de moi-même, ne sachant plus vraiment qui j’étais, ni ce que je voulais. Le burn-out m’a contrainte à me retrouver face à moi-même. Je ne me reconnaissais plus et c’est à ce moment-là que j’ai réalisé les conséquences de la frénésie d’activités menées ces deux dernières années ; un corps épuisé, des fonctions vitales au ralenti, des fonctions cognitives abimées et une grande détresse psychologique.  J’avais malmené mon corps, mon âme et mon esprit. Il était temps que je porte un regard bienveillant sur moi, que je sois la personne la plus importante à mes yeux et ce, sans aucune culpabilité. Je me suis donc donné comme mission  de me mettre en priorité, de prendre soin de moi et de remettre à l’honneur ces temps de face à face avec moi-même. Les premiers temps n’étaient pas faciles car c’est face à la souffrance que je me retrouvais la plupart du temps. Au fil des semaines, j’ai retrouvé graduellement la sérénité et le plaisir de me retrouver avec moi-même. 

Alors, oui, le burn-out est une terrible épreuve qui nous met face à nous-mêmes. Nous nous retrouvons seuls face au diagnostic, seuls face à notre souffrance mais pas seuls  à réfléchir à comment s’en sortir et c’est là toute la différence. Le chemin peut paraitre long et on peut s’y sentir bien seul et incompris mais il y a une lumière au bout du tunnel. Nous pouvons être notre meilleur ami même si notre compagnie n’est pas toujours simple à gérer. 

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